Questions fréquentes à propos du bonsaï

Le terme "bonsaï d'intérieur" est un abus de language communément admis. Les bonsaïs d'intérieur n'existent pas plus que les arbres d'intérieur. Tous les arbres sont naturellement des arbres d'extérieur et ont plus de chance d'être cultivés correctement en extérieur. Les seules exceptions sont les espèces tropicales, qui ne survivraient pas à un hiver sous nos climats sans une source de chauffage artificiel. Ces espèces tropicales doivent cependant être cultivées de préference en extérieur sous nos latitudes de mai à septembre. De la même façon une espèce autochtone de climat tempéré ne supportera pas sans consequences néfastes à sa santé de rester plus que quelques jours a l'interieur, pour y être exposé, et cela uniquement à la belle saison. Ceci est du au fait que ces espèces ont besoin d'une periode de dormance, période declenchée par la baisse hivernale des températures. Sans cette periode de repos hivernal, les especes de climat tempéré peuvent continuer a croitre pendant environ 2 ans, periode après laquelle elles entreront en repos vegetatif forcé à n'importe quel moment de l'année, ce qui leur sera souvent fatal.
Il n'est pas toujours simple de procurer des conditions de culture optimales à un arbre en interieur : Les niveaux d'eclairage sont souvent faibles, l'hygrometrie trop basse, la circulation d'air pauvre. D'un autre coté, les espèces tropicales necessitent des températures minimales de 10 à 15°C . Cela signifie que sous nos latitudes, la plupart des bonsaïs tropicaux ne peuvent être maintenus en exterieur que quelques mois par an. Le reste de l'année il faut leur procurer les meilleures conditions de culture possible en interieur.
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Les arbres ne doivent être arrosés que lorsqu' ils en ont besoin. N' arrosez jamais de façon mécanique et régulière. Vérifiez que le pot de votre bonsaï possède bien des trous de drainage et que l' eau peut sortir librement. Pour la plupart des bonsaïs n' arrosez que lorsque la surface du substrat commence a être sèche.
Une façon de savoir s' il faut arroser est de soupeser le pot lorsqu'il vient d' être arrosé. Soupesez a nouveau lorsque l' arbre a besoin d' eau. Vous contrôlerez rapidement les besoins de votre bonsaï.
De nombreux facteurs influencent la quantité d' eau dont un bonsai a besoin : le type de substrat (certains éléments retiennent plus d' eau que d' autres), la température et le vent (plus il fait chaud et plus il y a de vent, plus il faudra d' eau) etc. Dans tous les cas, lorsque vous arrosez, faites le "à fond". Le mieux est de le faire en deux passes, la première préparant le sol a recevoir correctement l' eau la deuxième fois. Vous évitez ainsi le ruissellement. (Un dicton japonais dit "il pleut toujours deux fois pour les bonsaïs"). Pour les bonsaï dits d' intérieur, pour lesquels on peut craindre de salir ou d'abimer son mobilier, le mieux est de les placer dans un évier pour les arroser, de les laisser ensuite drainer quelques minutes et de les placer ensuite sur des soucoupes si l' on veut protéger ses meubles. (attention la base du pot ne doit jamais rester dans l' eau stagnant dans la soucoupe, d' ou le temps de drainage dans l' évier).

Une autre solution pour l'arrosage des bonsaïs d' intérieur pour lesquels l'eau ruisselle sans pénetrer le substrat : immergez le pot dans l'evier ou une bassine remplie d' eau jusqu'à ce que plus aucune bulle d' air ne sorte. Laissez le ensuite s'egoutter. Encore une fois, n' arrosez a nouveau que lorsque la surface du substrat devient sèche au toucher a nouveau. PAS AVANT.
Cette technique de l' immersion est une façon d' être certain que l' eau parvient bien aux racines. Il est a noter tout de même, qu'elle se pratique sur un bonsaï planté dans un substrat compact et que l'ideal a ce stade est de rempoter l'arbre dans un substrat plus drainant.

Et rappelez vous : arroser un bonsaï ce n' est pas forcément l' arroser tous les jours. Attendez toujours que le substrat sèche. En revanche lorsque vous arrosez, faites le A FOND.

A cause du stress du au changement, il arrive que votre bonsaï perde des feuilles après etre arrivé chez vous.
Si vous pouvez le faire et que c'est l'été, mettez-le dehors, à l'abri du soleil direct. Surtout n'arrosez pas trop : laissez sécher la surface de la terre avant d'arroser et n'apportez pas d'engrais. Votre bonsai aura vite fait de se refaire une santé. Dès qu'il ira mieux, vous pouvez le place en situation plus ensoleillée (mais attention au plein soleil d'été derrière une vitre qui peut griller le feuillage...)
Si vous ne venez pas de le recevoir, observez les feuilles qui tombent :
-Si elles jaunissent avant de tomber et que seule une quantité raisonnable tombe cela est probablement le cycle normal de vie. Tout arbre se débarasse de ses anciennes feuilles même a la belle saison.
-Si elles tombent vertes et a fortiori en noircissant par le bout, il s'agit probablement d'un excès d'arrosage. Laissez toujours sécher plus ou moins le substrat avant d'arroser à nouveau.
En dehors du stress lié au changement soudain d'environnement (lors de la réception d'un bonsaï récemment acquis), il est fréquent d'observer que les espèces maintenues en intérieur se dégarnissent partiellement voire totalement de leurs feuilles en hiver (généralement en décembre ou janvier). Ceci est du au racourcissement radical de la durée du jour. Même si cela peut être impressionnant, l'arbre n'est pas mort. Il va simplement se débarasser de tout ou partie de ses feuilles, puis au bout de quelques semaines emettre de nouveaux bourgeons (généralement en février/mars) qui vont rapidement remplacer l'ancien feuillage, avec l'allongement des jours. Il ne faut surtout pas "surarroser", ni apporter spécialement de l'engrais. Contentez vous de placer votre bonsai dans un environnement le plus lumineux possible et avec une hygrométrie de l'air la plus forte possible. En général, si vous respectez ces consignes, votre bonsaï sera à nouveau resplendissant, fin mars au plus tard.

Vous vivez en appartement et n'avez pas de jardin. Vous pouvez profiter d'un bonsaï chez vous à condition de respecter quelques règles de base :

-Tenez votre bonsaï près d'une fenêtre sans rideau ni store. Préferez une fenêtre au Sud en hiver et à l'Est ou a l'Ouest en été. La luminosité est le point le plus important.
-Faites attention à l'effet de froid radiant qui peut exister à moins de 25cm d'une vitre en hiver. De même faites attention à ce que votre bonsai ne grille pas derriere une vitre au sud en plein été.
-Evitez absolument de tenir votre bonsaï près d'une source de chaleur (radiateur ou autre) qui assèche l'air et lui est nuisible.
-Pendant les jours les plus courts de l'année, l'ajout un eclairage de type horticole peut être bénéfique. Utilisez le 12 heures par jour.
-Vous pouvez "exposer" votre bonsai dans un zone eloignée d'une fenêtre pour une occasion ponctuelle mais pensez toujours à le remettre près de la fenêtre le lendemain.
-Pensez à tourner régulièrement votre bonsai afin d'exposer toutes ses faces à la lumière.
-Lorsque vous aérez votre pièce en hiver, sortez votre arbre de la pièce. Le coup de froid peut lui être fatal.
-Certaines espèces nécessitent une température plus fraiche que d'autres. Vous trouverez des infos dans les fiches de culture et d'entretien de bonsaï par espèce

Cultiver un bonsaï en intérieur n'est pas simple. La clé du succès, est souvent de sortir vos arbres à l'extérieur de mai à septembre. Un balcon peut suffire. Votre bonsaï peut ainsi profiter d'une luminosité, d'une hygrométrie et d'une ventilation accrue qui lui permet de "recharger les batteries" pour la saison plus difficile qu'il devra passer à l'intérieur.

Les bonsaï dits d'intérieur sont en fait des bonsaïs tropicaux ou sub-tropicaux qui ne survivraient pas à un de nos hivers en extérieur. Parmi elles, l'espèce la plus facile et la plus viable en intérieur est le ficus. Le ficus pour "facile" qu'il soit de culture n'en est pas moins une espèce très interessante avec parfois des sujets à racines aériennes très impressionnants. Le ficus se plaira dans une pièce entre 15 et 25°C avec le plus de lumière possible. Le troène de Chine (ligustrum sinensis) se plaira aussi dans cet environnement. Vous pouvez aussi opter pour un orme de Chine, un carmona, un serissa, ou un podocarpus. Pour ces dernières espèces, l'idéal est de les maintenir dans une pièce la plus fraiche (et la plus lumineuse) possible.
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Ces espèces dépendent bien sur de votre zone climatique mais tout arbre, arbuste ou buisson qui pousse naturellement dans votre région peut faire l'affaire mis a part quelques rares espèces absolument pas adaptées à la nanification. Certains amateurs pratiquent le prélèvement d'arbres sauvages dans la nature (yamadori). Il vous faut obtenir l'autorisation du propriétaire du terrain pour pouvoir le faire. Une bonne source pour trouver des arbres intéressants peut-être les chantiers de terrassement ou de nombreux arbres sont arrachés ou votre voisin qui remplace des arbres sur son terrain par exemple. La façon la plus facile est de visiter des pépinières régulièrement pour trouver l'arbre qui vous parait intéressant. Choisissez des arbres avec des départs de racine et des troncs intéressants ainsi que des petites feuilles si possible. Les arbres fruitiers ou/et à fleurs sont très populaires : pommiers, azalées, cotonéaster, cognassiers, buissons ardents, bougainvillées par exemple.
Si vous vivez dans un climat tempéré, vous voudrez surement des arbres caduques : érables, bouleaux, chênes, charmes, hêtres, ginkgo, mélèzes, zelkovas etc...
Les pins sont considérés comme l'espèce reine, mais leur culture est assez délicate et n'est pas recommandée pour débuter
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Hiverner un bonsai d'extérieur n'est pas plus difficile que de protéger des plantes de son jardin. La plupart des espèces indigènes sous nos climats, sont capables de supporter un hiver même sévère si l'on respecte les points suivants :
-Ne pas surprotéger car les arbres doivent prendre le froid, c'est même necessaire. Donc tant que les températures ne descendent pas regulierement ou de façon prolongée sous - 5°C, il n'est pas vraiment necessaire de s'inquiéter. (En pratique, en général il n'est pas vraiment utile de protéger avant mi-decembre sous le climat français moyen.) par contre, quelle que soit l'époque, le vent, combiné a des températures inférieures ou égales à -5°C est le danger le plus sérieux.
Tenter de positionner vos bonsaï d'exterieur dans un endroit ensoleillé pour les maintenir au chaud en hiver est une erreur. La chaleur accrue peut provoquer un réveil trop précoce et mettre en danger vos bonsaï en cas de coup de froid.
L'idéal est un endroit a l'abri du soleil direct et du vent. Pour abriter vos bonsaï des vents froids, une solution pratique et pas chère consiste à monter un "mur" de protection avec des bottes de paille. On peut de plus protéger la motte racinaire en noyant les pots dans de l'ecorce de pin ou du gravier jusqu'a la surface du substrat.
En hiver, ne jamais arroser le soir, si la motte est gelée ou juste avant un coup de froid.
Lorsque la motte est seche et s'il ne gèle plus, il est temps d'arroser

On utilise souvent les termes "tailler" ou "pincer".
-La taille fait réference généralement au fait de supprimer de grosses branches a l'aide d'outils speciaux (pinces concaves ou a creuser...) afin de donner une "forme" de base a un arbre.
Elle a lieu pendant la dormance pour les arbres caduques. Les arbres recouvrent généralement les cicatrices avec de l'ecorce. On taille de façon a accelerer la cicatrisiation tout en faisant en sorte que les cicatrices soient peu visibles voire invisibles a terme. On utilise du mastic de cicatrisation pour eviter l'entrée de germes ou de champignons par la blessure.
-Le pincement est l'action de contenir la végetation en croissance et se fait donc pendant la période végétative. Il se fait parfois "à la main", d'ou le nom. En pinçant, on cherche a maintenir le bonsaï dans la forme souhaitée. Ces deux techniques peuvent être relativement complexes et demandent un peu d'expérience (ou de lecture). De nombreux livres peuvent apporter de l'aide.

Une pratique assez répandue veut que l'on brumise le feuillage des bonsaï d'interieur afin de les faire profiter d'une meilleure hygrométrie. En effet les feuilles des arbres possèdent des pores appelés stomates qui s'ouvrent en cas de pluie afin de capter l'eau. Or si ces pores s'ouvrent très vite, ils sont très lents a se refermer. L'effet sur un bonsaï d'intérieur est donc l'inverse de celui qui est recherché, à moins de brumiser pendant des heures... En effet après que les stomates se soient ouverts, la brumisation est terminée et les pores restent "ouverts" dans une atmosphère redevenue sèche. La meilleure solution pour améliorer l'hygrométrie ambiante est des poser vos bonsaïs sensibles au dessus d'une coupe plate remplie d'eau, en faisant attention a ce que la base du pot ne touche pas l'eau (on peut mettre des galets dans la soucoupe par exemple).

Lorsque les plantes de tous types grandissent, leurs systèmes racinaires se développent progressivement en accord avec leur masse foliaire afin de leur apporter les nutriments et l'eau nécessaire. Les arbres et arbustes vivant en pleine terre ont souvent des systèmes racinaires qui s'étendent bien au dela de l'ombre projetée de leur feuillage. Les arbres vivant en pot en revanche disposent d'un espace limité. Il est indispensable de leur apporter régulièrement eau et nutriments pour les maintenir.
Le système racinaire des bonsai comme celui de ses grands frères de la nature croit d'année en année. Après un laps de temps variable selon les espèces, l'âge et les conditions de culture, il devient compact et "remplit" le pot empêchant les radicelles (qui sont essentielles à l'absorption de l'eau et des nutriments) de se developper correctement par manque d'espace. La structure du substrat se detériore alors et l'arbre commence à souffrir.
Avec une plante ordinaire, il suffit souvent de la placer dans un pot plus grand, ce qui permet d'ajouter du substrat autour du pain racinaire. Avec un bonsaï le but est identique : Donner de l'espace aux racines pour leur permettre de croitre correctement en produisant les fines radicelles indispensables. Cependant pour un bonsai, le pot, et particulièrement sa taille est une question de choix esthétique et on ne peut pas se contenter de choisir un pot "plus grand". C'est donc la raison pour laquelle on rempote souvent un bonsai mature dans le même pot, ou un pot de taille identique, (voire plus petit) après une taille plus ou moins drastique des racines.
La taille des racines a pour effet de densifier le pain racinaire : Pour chaque racine taillée, un certain nombre de nouvelles radicelles vont naitre. Au fil des tailles et des ans, le système racinaire devient de plus en plus dense et "ramifié". Dans un pain racinaire correctement entretenu des dizaines de fines radicelles vont occuper un espace équivalent à celui qu'auraient occupé quelques grosses racines mal entretenues. Au final, bien que le volume des racines soit regulièrement réduit, le ratio "volume de sol disponible/quantité de racines" augmente, permettant de supporter la croissance d'une masse foliaire plus importante et vigoureuse.
La taille des racines d'un bonsai ne provoque en rien la nanification. Si le bonsaï perd eventuellement un peu de vigueur dans les semaines qui suivent la taille, il devient ensuite nettement plus vigoureux qu'avant grâce à l'apparition de nombreuses nouvelles radicelles.
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Les bonsaïs caduques de climat tempéré doivent etre rempotés pendant la dormance. Cela permet de reduire le stress enduré puisque l'arbre est au ralenti et ne doit pas subvenir aux besoins de sa masse foliaire à cette période. Les persistants tels qu'epiceas et pins doivent être rempotés plus tard au printemps, généralement en avril juste avant l'eclosion de leurs bourgeons ou chandelles. Le rempotage en saison végétative est un grand stress pour un arbre et c'est une entreprise risquée qui peut être fatale au bonsaï. Pour les bonsaïs dits "d'intérieur" qui sont des tropicaux ou subtropicaux il est important de pratiquer le rempotage au plus haut de l'activité c'est a dire généralement en mai-juin sous climat français moyen. La taille des racines pour ce type de bonsai doit être moins drastique que pour les espèces autochtones. Le moment véritablement optimal pour un rempotage "d'extérieur" est la fin de l'hiver/ début du printemps lorsque les bourgeons commencent a gonfler. L'arbre est encore en dormance mais comme il va recommencer a croitre, la croissance des racines coupées est quasi immédiate. Cela permet d'eviter de laisser des racines fraichement taillées trop longtemps exposées a un risque de gel ou de pourriture comme cela peut arriver avec des arbres rempotés trop tôt en hiver.
Bien sur, le timing exact depend enormément de l'espèce concernée et plus encore des conditions climatiques. Il n'est pas possible de définir une date précise. Il vous faudra observer l'arbre et decider de la date en fonction de ces paramètres. Il est rare de rempoter exactement aux mêmes dates d'une année sur l'autre.
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